lundi 12 mai 2014

Le quai des paquebots...transformé en port de guerre

Dimanche dernier, la marine royale norvégienne fêtait ses 200 ans. Elle a effectivement été créée lors de la (courte) indépendance de 1814.

Pour l'occasion, l'état-major a mis les petits plats dans les grands : fête place de la mairie (en front de mer), et surtout visite de nombreux bâtiments norvégiens et étrangers. Il y avait notamment : un mouilleur de mines polonais, un dragueur de mines finlandais, un destroyer britannique, des vedettes allemande et lettone, ainsi que des vedettes d'intervention rapides norvégiennes et...deux sous-marins! Tous ces navires étaient (presque) librement visitables, ce qui est assez rare pour être noté.

Ces navires avaient accosté sur le quai où viennent mouiller les paquebots d'habitude.

Les visites étant assez longues, nous avons décidé d'en faire une seule, et nous avons opté pour le destroyer : le HMS Duncan. Un beau bâtiment, plein de marins typiquement britanniques avec leurs tasses de thé. Plutôt drôle. Mais jugez vous-mêmes:



 Dans le CIC (pas la banque, mais le Centre d'Information et de Combat)

 Crédit photo : Anna!


 Mess des officiers

 Notez les portraits de la reine Elizabeth et du prince Philip


 Toujours le CIC

L'hôtel de ville d'Oslo en arrière plan.

Il était également possible de visiter deux sous-marins (un hollandais, un norvégien):


Et enfin, les Norvégiens ont fait construire (par la DCNS!) 6 vedettes d'intervention rapides leur permettant d'être présent à n'importe quel endroit de leur (très longue) côte en moins de 2h. Je regrette de ne pas avoir prise de photo, mais deux de ces vedettes étaient présentes. Voilà à quoi elles resemblent:



En fin d'après-midi, nous avons repris des activités plus pacifiques. Un couple proposait un atelier de bulles de savon aux enfants...autant dire qu'ils avaient du succès! C'était drôle...mais les pavés étaient bien plus glissants à cause du savon que l'hiver à cause du verglas!








 Bonne soirée à tous!

Aurélien





Pas besoin de calendrier...

...pour savoir qe le 17 mai approche!

Le fête nationale est l'occasion pour chacun de sortir son (ses) drapeau(x), et les commerces qui en proposent sont assurés de ne pas faire faillite à cette période.

Et à bien y réfléchir, TOUS les commerces proposent des drapeaux! (ainsi que des bougies, serviettes en papier, nappes, pin's, rubans, cocardes, etc. aux couleurs du drapeau norvégien).

Voici deux étalages typiques...dans le même petit magasin.



Vivement samedi!

Si on vous dit Norvège?

Dans la série des articles "Civilisation" (je suis en verve en ce moment, ça va faire remonter la moyenne car ce blog n'est malheureusement pas alimenté comme il le devrait...) voici quelques éléments pour comprendre le Norvégien (avec un "N" majuscule cette fois!).

Bon, si on vous dit Norvège, à quoi pensez-vous? J'entends d'ici:
   - Fjords (normal!)
  - Froid (Bon, ça, ça dépend des années, car cet hiver ça a été plutôt...doux)
   - Renne (c'est très bon!)
   - Père Noël (raté, il est finlandais!)
   - Cap Nord (plus loin d'ici que...Monaco!)
   - Vikings (pour le Père Noël je n'ai pas osé, mais là je suis obligé de vous dire qu'il n'existent plus...)
   - Bolle (si vous avez lu le post précédent)


Mais j'avoue qu'au-delà de ça je pense maintenant...paradoxe.

L'idée de ce post m'est venue quand Valérie m'a dit "Pas mal ton post d'hier, mais tu n'as pas parlé de takk for sist et takk for nå"! Je dois avouer qu'elle a raison. Je suis sûr que vous aurez noté cet oubli vous aussi. En réfléchissant à la façon de le faire passer dans le blog sans que vous vous doutiez qu'il s'agissait d'un oubli (j'ai l'impression que c'est raté maintenant!), de nombreux autres exemples me sont venus en tête. Tous constituaient pour moi un paradoxe.

1-  Peu de politesse, beaucoup de remerciements

Comme je vous l'ai expliqué hier, la politesse est beaucoup moins formelle qu'en francais, sauf sur certains points incontournables. Il s'agit de remerciements codifiés, à utiliser au bon moment. Ils commencent donc tous par "Takk for...", càd "Merci pour...".

"Takk for maten" . "Merci pour la nourriture" (pas pour le repas, notez bien). A dire absolument à la personne qui a préparé le repas avant de se lever de table. Un simple "Takk" ne suffit pas, pas plus qu'un "C'était très bon" n'est suffisant. C'est "Takk for maten" ou rien.

"Takk for nå". "Merci pour maintenant". Càd merci pour le moment passé ensemble. A dire quand vous quittez la personne pour vaquer à d'autres occupations. Se dit dès qu'on a passé un moment avec qqun, quel qu'ait été le but de la rencontre (professionnel, pique-nique ou autre)

"Takk for sist". "Merci pour le dernier". Traduisez "Merci pour la dernière fois". C'est le prolongement direct de "Takk for nå", mais on le dit quand on REvoit la personne. A dire quel que soit le temps écoulé depuis la dernière rencontre en question. C'est très déroutant, quand on vous sert la main avec un "takk for sist" et que vous ne vous souvenez même plus de quand date votre dernière rencontre avec votre interlocuteur. 

Ces expressions ont donc "toutes faites", à utiliser au bon moment, quand on arrive à s'y habituer (personnellement je n'ai toujours pas intégré le "Takk for sist") D'aucuns diront que ce n'est pas sincère (ou au minimum trop mécanique), et ils auront probablement raison. Mais je me dis que ce sont l'équivalent de nos "Comment allez-vous" à des personnes qu'on connaît à peine. 

Je me suis d'ailleurs fait agresser par une nouvelle collègue ukrainienne que je voyais pour la deuxième fois cette semaine, car je lui  ai demandé avec un sourire si ca allait  quand elle est rentrée dans notre salle de réunion. Elle m'a répondu "En Ukraine, on pose la question à ses amis et à sa famille. Je suppose que la réponse ne t'intéresse pas et je m'abstiendrai donc de te la donner". Bon. Voilà une coopération qui commence bien!

Donc voilà le premier paradoxe : une politesse quasi inexistante, du moins très peu formalisée, mais certaines expressions rituelles à ne pas oublier sous peine de passer pour un rustre. Un gros avantage neanmoins : ces expressions sont universelles. Donc pas besoin de vous demander si vous appreciez assez la personne pour la remercier : ca marche avec tout le monde, y compris vos pires ennemis.

Un autre exemple: tout le monde étant sur un pied d’égalité, personne ne pensera à vous tenir la porte quand vous rentrez dans un bâtiment. Vous êtes censé pouvoir le faire vous même, et on vous insulterait en le faisant car ce serait vous montrer qu'on vous considère incapable de le faire (Le fait que vous ayez des sacs et des enfants dans les bras ne change rien à la situation : Valérie en a fait la douloureuse expérience au barnehage). Donc si la porte que vous laissez repartir va rencontrer le nez de la personne qui vous suit et le casse, c'est de sa faute, il ne vous en voudra pas. Mais si quand vous le rencontrez la fois suivante vous ne lui dites pas "Takk for sist", alors là....

2- Le sport et les friandises

 Là, c'est l'histoire de l’œuf et de la poule. On sait qu'ils sont liés, mais qui est le premier?
 
La grande majorité des Norvégiens est férue de sports. Quatre sports en fait : ski alpin, ski de fond, couse et vélo. Pour le reste, allez en Suède! Ils passent un temps très important à s'adonner à ces activités, c'est presque addictif.

Quand vous vous baladez dans la rue, vous êtes parfois gêné d'être en jean. Les autres sont en "Treningsklær", "Vêtements d'entraînement". C'est un peu comme pour les pompiers : il faut être prêt tout de suite, au cas où l'occasion se présenterait de courir 1km ou d'enfourcher un vélo.

Ce sont des sports de saison, me direz-vous. Et bien non! Courir l'hiver ne leur fait pas peur (les ancêtres Vikings ressurgissent), on vend des pneus de vélos cloutés pour ne pas glisser sur le verglas, et surtout tout le monde fait des "Rulleski" l'été. Le mot parle de lui-même, mais une photo s'impose:


Oui, des skis à roulettes... Il fallait y penser!

Bon, tout ca pour dire que les Norvégiens consacrent une part TRÈS importante de leur temps libre au sport (sans compter les centres de fitness qui fleurissent). Une habitude dont je ferais bien de m'inspirer, je l'avoue. Ils sont donc, pour la plupart, athlétiques.

Où est le paradoxe là-dedans? Et ben dans le fait qu'Oslo soit la ville que je connaisse avec les plus de "Kiosk" où l'on vent parfois des journaux pour se donner bonne conscience, mais aussi et surtout :
   - des boller
   - des pølse (sortes de hot-dogs)
   - des barres chocolatées (le fond de commerces, des dizaines à vendre cher et à l'unité
   - des bonbons en vrac.

Que du sain, donc. Et ces commerces marchent, les Norvégiens passent leur temps à manger. Tout en étant athlétiques et fana de sport.

Bon j'avoue, il y a peut-être un peu de jalousie dans ce passage de l'article!

3- Une indépendance...mesurée

La Norvège ne fait pas partie de l'UE. Ils ont refusé lors de 2 referendums et maintenant plus personne ne se pose la question de l'adhésion (on se demande ben pourquoi! :-) ).

Ils sont donc totalement indépendants, et en théorie ne doivent suivre que les lois votées par leur Parlement (Storting).

Mais c'est oublier les Janteloven dont j'ai parlé dans un post précédent. On n'est pas mieux que son voisin, il faut se couler dans le moule. Et avoir autant d'argent (le fond pétrolier a maintenant une réserve de plus d'un million de couronnes par Norvégien) ca ne rentre pas dans les cases du formulaire "Es-tu sûr de   ne pas faire comprendre à ton voisin que tu es mieux que lui?" Surtout par rapport à la Suède qui possédait la Norvège il y a encore 100 ans, et qui a refusé de racheter ses réserves de pétrole il y a 30 ans pour un prix modique (ils pensaient que c'était la fin des gisements!), et qui a donc perdu de belles occasions.

La Norvège, sans y être obligée, s'est donc misesà transcrire les lois de Bruxelles dans ses lois à elle (sauf sur les quotas de pêche, ils ne sont pas fous quand même). Je n'ai pas le détail, mais mes collègues (qui l'ont un peu mauvaise, je l'avoue), sont sûr que c'est le pays qui applique le plus de directives de l'UE. Un comble!

D'ailleurs lesdits collègues ont tous en tête une phrase sortie une fois par un journaliste : "La Norvège me fait penser à cette personne qui paie pour l'organisation d'une fête, modifie son emploi du temps par rapport à elle, en attend beaucoup, mais sait parfaitement qu'elle n'y est pas invitée".
De mon côté, comparer l'UE à une fête me semble un rien excessif...

Pour la petite histoire, la candidature de la Norvège a été présentée à l'UE une fois, dans les années 60. Elle a été rejetée par...De Gaulle, car il ne voulait pas du Royaume-Uni. Or les deux pays présentaient leur candidatures en même temps....


4- Les voitures

Là, ce sera court : dans un pays où la vitesse limite est...100km/h sur autoroute, où les amendes sont des (gros) pourcentages du salaire brut, où l'essence vaut 2€ le litre au minimum, où les parkings ne sont jamais gratuits (et couramment à 4-5€ de l'heure), où les nombreux tunnels sont payants, tout comme l'accès au centre ville et l'utilisation du périphérique, pourquoi voudrait-on avoir une voiture puissante, hors de prix en elle-même, et plus encore lors de son utilisation?

Et bien...je n'ai pas trouvé la réponse. C'est un gouffre, mais je n'ai jamais vu autant de grosses voitures qu'ici.  Évidemment, nous sommes dans la capitale et je me garderai de généraliser. Mais quand même...


5- La nourriture

Impossible d'y échapper. partout dans Oslo, des panneaux publicitaires de magasins vous assurant que la nourriture qu'ils y vendent est "Best i test",

Je vous en mets deux exemplaires ci-dessous:






Nous avons déjà eu l'occasion de vous dire que la qualité de la nourriture était très mauvaise moyenne ici. Avec le recul je me rends compte qu'elle est inversement proportionnelle à la communication qui en est faite.

Ainsi, les pubs de ces magasins sont alléchantes : fruits d'été, viande, fruits de mer. Mais quand vous allez dans les magasins, déception : toutes les viandes viennent des mêmes usines (comme il n'y a pour ainsi dire plus de bouchers vous n'avez pas le choix!), les fruits d'été se vendent de toutes façons aussi à Noël, donc on se pose des questions sur leur provenance, le pain (plus de boulangers artisans non plus) a une liste d'ingrédients longue comme le bras, etc. Mais les photos sont jolies.

Bon, je ne pense pas que ce soir mieux dans les supermarchés francais, donc je ne jette pas la pierre aux propriétaires des Kiwis, Meny, Rema 1000, Ultra, ou autres (Ben non pas "ou autres" en fait car il n'y a qu'eux!!). Mais en France il y a possibilité de faire d'autres choix. Ici c'est beaucoup plus difficile.


Et pourtant, les Norvégiens sont amateurs de bonne chère, et plus encore de bons vins. Comment font-ils? Et bien ils font une vraie différence entre manger pour se nourrir et manger pour passer un bon moment. La semaine, on se nourrit. Souvent avec des sandwiches d'ailleurs. Donc l'importance accordée à ce qui se trouve entre les tranches de pain est faible. Par contre, quand il s'agit de bien manger, on va au resto (ils sont très souvent excellents)...où à l'étranger, particulièrement en France.  Le récit des vacances en France se limite souvent, selon la saison à : "Les pistes de Chamonix, super, et les restos des Alpes, encore mieux" et "Beaucoup de soleil à Nice, parfait. Et les restos sur la plage..."

Il est donc là le paradoxe. Les Norvégiens aiment (très) bien manger, mais pas tout le temps. Ils font la part des choses. De mon côté, sans faire un repas de noces par jour j'aime bien savoir ce que je mange... Pour eux, c'est secondaire!


Voilà pour ce premier post sur certains paradoxes. Il sera sûrement suivi par d'autres, les exemples ne manquent pas.

J'espère ne pas être paru négatif ou trop critique, ce n'était pas l'objet du tout. Je voulais simplement vous faire part de choses qui, vue de l’extérieur par un étranger, ne manquent pas de surprendre. Ikke sant?

dimanche 11 mai 2014

Mais qu'est-ce qu'un bolle?

En réponse au commentaire de Mathieu (et désolé de l'oubli), voici ce qu'est un bolle:


C'est très bon! :-)